Le vide. Le néant. Rien, mis à part le bruit inquiétant, mais à la fois rassurant des battements de son cœur. Il se savait prit au piège, mais n’avait aucune idée de là où il se trouvait. Ses derniers souvenirs étaient cet homme, étrange, qui l’avait accompagné jusqu’ici. On aurait besoin de lui, avait dit l’homme. Mais pour le moment, le plus important était de savoir pourquoi la lumière s’était éteinte.
AKmA n’aurait pas su dire s’il était aveugle ou si la lumière s’était vraiment éteinte. Cette crainte de vivre à jamais dans l’obscurité ne le rassura pas, et une frénésie commença à l’emporter. Il se calma doucement, en gardant les yeux grands ouverts, afin de capter un maximum de lumière.
Il était allongé sur le dos, sur un sol carrelé et froid, fait à la va-vite, si on faisait attention aux irrégularités entre chaque carreau. Il tenta de se relever non sans peine ; son corps devait être resté dans la même position depuis quelques heures pour que ses membres soient engourdis à ce point.
Il se dirigea en titubant et à tâtons vers la porte qu’il savait verrouiller. Mais si ça avait été une panne de courant, il existait une chance pour que la porte soit déverrouillée. Le problème étant qu’il ne savait pas ce qu’il allait trouver derrière cette porte.
Il attendit encore un peu, guettant le moindre bruit signalant une activité humaine quelconque. Il sentait l’obscurité de plus en plus oppressante, étouffante, si bien que sa respiration se faisait plus rapide, plus saccadée. Des gouttes commencèrent à perler sur son front.
Pas un bruit, à croire que toute vie avait cessé. Il refusa cette idée, et commença à forcer la porte. Il n’eu pas besoin de fournir beaucoup d’efforts. La porte, sous la pression de son épaule, coulissa doucement, avec un bruit de frottement aigu. Le couloir était aussi sombre que sa cellule, mais qui plus est, il était inconnu pour AKmA. Là où, dans sa cellule, il était presque sur d’être seul, il n’avait aucune idée de ce qui pouvait l’attendre 2 mètres plus loin.
Il pris sur sa gauche, direction que prenait habituellement ses gardes au sortir de sa cellule. Son corps était agité de tremblements, du au stress occasionné par la peur d’entrer en contact avec un corps ou une autre personne dans le même cas que lui. Il faisait des pauses régulières afin d’observer et d’écouter autour de lui. Mais jamais aucun bruit ne se faisait entendre. Il arriva finalement près d’une autre porte, elle aussi déverrouillée. Il eu aussi peu de mal à l’ouvrir, mais une fois derrière, un escalier de secours était visible, certainement grâce à une fenêtre située à son extrémité. Mais les lumières censées indiquer l’issue de secours étaient éteintes-elles aussi.
Il entreprit de le gravir jusqu’au point le plus haut afin d’avoir une vue d’ensemble de là où il se trouvait. Plus il montait, et plus la lumière était vive, à un tel point qu’elle devint presque éblouissante arrivé tout en haut. Mais contrairement à sa pensée initiale, la lumière n’était pas diffusée par une fenêtre, mais provenait d’une porte qui donnait sur un bureau. Obligé de froncer les sourcils, les mains devant les yeux, AKmA s’avança jusque dans ce bureau, pour mieux cerner cette source de lumière. Elle provenait en fait d’une petite demi-sphère sur le sol. AKmA connaissait bien cette sphère pour l’avoir lui-même inventée. Mais ces derniers souvenirs ne faisait certainement pas mention d’une vente ou d’un quelconque essaie en dehors des laboratoires. Et jamais il ne l’avait vu aussi puissante. Elle était censée marcher, mais jamais ça n’avait fonctionné. Et malgré la lumière, elle ne fonctionnait manifestement pas, même si rien ne l’avait rendu jamais aussi puissante. La seule chose qui lui avait fait prendre la plus grande intensité avait été…
AKmA n’eu même pas le temps de finir son raisonnement. Avant même d’avoir formé ces mots dans son esprit, il avait compris la situation. Il resta ainsi, 5 bonnes minutes, debout devant la sphère, avant de l’éteindre et de tomber à genou, sanglotant.
L’obscurité était loin d’être totale, même cette source de lumière en moins. En effet, sur un des murs de la pièce se trouvait une fenêtre, rideaux fermés, d’où émanait une lumière plus douce, moins agressive, mais aussi beaucoup plus colorée. Une lumière rouge, ocre, tellement étrange qu’il ne trouvait aucune comparaison possible. Il s’approcha de la fenêtre, écarta les rideaux d’un geste las, et resta figé. Il se trouvait sur Mars. Impossible de dire comment, ni pourquoi, mais il était certain de ça. Ces montagnes énormes et ces canyons, la couleur du sol, du ciel, ainsi que les tourbillons de sables…
Et au loin, derrière une des plus haute montagne, un nuage, bien différent des autres et lui aussi reconnaissable immédiatement. Ce nuage, qui avait impressionné tant de monde, pour en terrasser tant d’autre. Ce même nuage qui avait été synonyme de paix lors de sa première utilisation militaire et qui, aujourd’hui, était utilisé sur Mars à des fins militaires et stratégiques également, mais pour servir une cause injuste. Mars avait certainement répliqué depuis longtemps maintenant.
Et aujourd’hui, personne n’avait su éviter la guerre entre Mars et la Terre. L’homme avait lui-même signé son arrêt de mort.